dimanche 14 juin 2020

Enseigner la laïcité : pistes de réflexion pour l’EMC.



#veille #Gallica Adoption de la loi
de séparation de l'Eglise et de l'Etat vue par la presse http://buff.ly/1TER39X 


 

La laïcité s’enseigne-t-elle et s’apprend-elle ? Ce sont deux questions fondamentales pour notre fonction enseignante qui renvoie au « faire » : que faire, quand le faire, comment le faire : questions d’autant plus essentielles que l’institution souhaite que soit mis en place un enseignement moral et civique. La mise en œuvre d’un tel enseignement qui n’est pas issu d’un corpus scientifique bordé, oblige chacun d’entre nous à se questionner sur son essence ; il ne peut pas n’être que la conséquence d’un accident pédagogique ou trop simplement une réponse docile à une injonction institutionnelle.

 Nous pourrions débuter cette réflexion en questionnant les termes eux-mêmes. En tout premier lieu nous devrions nous interroger à propos de « est-ce que l’enseignement moral et civique est identique à enseigner la morale et l’instruction civique qui, elles, sont construites sur des corpus scientifiques aux frontières et aux démarches, fondamentales et didactiques, claires ». Mais, ici, je prendrai une entrée plus restreinte, loin de la philosophie, qui consistera à nous limiter à examiner un mot : laïcité, à travers une synthèse d’ouvrage : « la laïcité au quotidien » de Régis Debray et Didier Leschi[1].

 La laïcité est un de ces mots vertueux comme les définissait Michel Cattla, de mots utilisés « à toutes les sauces » qui, de ce fait, perdent de leur saveur ; le sens et l’essence s’estompent voire deviennent contradictoires. Il m’apparaît cependant que concernant la laïcité, le sens n’a pas trop disparu, qu’en tous les cas il y a moins de sens différents qu’il n’y a de conduites dissemblables et disparates. Aussi, l’exergue à ce livre, attribuée à Un Républicain, est-elle intéressante comme entrée en matière : « Messieurs, vous êtes d’accord avec le mot. Êtes-vous d’accord avec la chose ? »

 Ces phrases définissent bien le livre et en circonscrivent l’objectif : ni histoire, ni philosophie, ni même sociologie de la laïcité, l’ouvrage veut être un outil pratique comme l’écrivent clairement les auteurs en reprenant un extrait de la lettre que Jules Ferry adressa aux instituteurs : « peu de formules, peu d’abstractions, beaucoup d’exemples, et surtout d’exemples pris sur le vif de la réalité. »

 Mis à part les six pages d’introduction qui posent quelques principes pour éclairer le discours qui va suivre, l’ouvrage se divise en 38 cas pratiques et concrets parmi lesquels, relevés aléatoirement : aumônerie, calendrier civil, cantine scolaire, édifices cultuels, foulard, injure et blasphème, liberté de l’art, politique et foi… après avoir rappelé que laïcité « n’est pas un mantra, un point d’honneur ni un prêchi-prêcha ; c’est avant tout une construction juridique fondée sur une exigence de la raison : l’égalité en droit de tous les êtres humains. », et que la laïcité « est un principe consubstantiel à la République, qui ne se réduit pas seulement au rapport de l’État et de l’Église. »

 Dans le cadre d’un séminaire que je pilotais à l’ESENESR[2] pour le réseau des écoles de services public[3] intitulé, dans un premier temps, prévention du phénomène sectaire puis transformé en éthique et déontologie du fonctionnaire dans un État laïque et républicain, nous avions mis en évidence que les cadres des fonctions publiques qui assistaient à ce séminaire, s’ils étaient intéressés par tous les aspects de la laïcité, étaient surtout préoccupés par l’application dans leur quotidien professionnel du principe (juridique) de laïcité. Par exemple, comment doit réagir un cadre de santé lorsqu’il est confronté à une patiente qui refuse de se faire examiner par un médecin « homme », comment se positionner si le refus est le fait non de la patiente mais d’un tiers ? La situation en droit est la seule chose qui concerne le fonctionnaire dans l’exercice de sa mission. Voilà un des cas traités dans ce livre qui au-delà du dit, du juridique, amène le lecteur à réfléchir les situations à l’aune du principe supérieur inscrit dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme : le droit au respect de la dignité de chacun, et le droit à la liberté de pratiquer la religion de son choix ; ce que la Cour Européenne des Droits de l’Homme a repris dans une jurisprudence : « le droit à la jouissance paisible de la liberté de religion ». « Jouissance paisible » doit interroger chacun et doit entraîner à lire le droit à la lumière de ce qui dans chaque pays a été une métamorphose d’un culte (ou partie d’un culte) en culture, comme la crèche de Noël.

 Ainsi, la volonté des auteurs est exprimée autour de 4 questions : « Quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Répondre à ces questions ponctuelles nous aidera, qui que nous soyons, élus, maires, religieux, responsables administratifs ou associatifs, simples citoyens, à mieux exercer une forme de cohabitation civilisée qui, si elle n’a pas de véritable répondant en Europe ni dans le monde, a une portée qui dépasse, et de loin, notre Hexagone. »

 Mais, préalablement au « que faire », en puisant dans les situations présentées dans ce livre, ne devons-nous pas nous installer dans un « qu’en penser » de la laïcité ?

 

Jean-Jacques LATOUILLE

 



[1] La laïcité au quotidien, guide pratique, Gallimard, collection FOLIO.

[2] École où sont formés les personnels d’encadrement de l’Éducation nationale (inspecteurs, chefs d’établissement…).

[3] Où sont formés les cadres des fonctions publiques : commissaires de police, officiers de sapeurs-pompiers, cadres de santé, magistrats…


samedi 30 mai 2020

Récits d’école (4) : la leçon de français.

Récits d’école (4) : la leçon de français.

 

A. Lyonnet, P. Besseige, Lecture et Langue française, ISTRA, 1952.


"C’est en écrivant qu’on devient écriveron" Raymond Queneau

 

Lors des jurys de concours de Professeur des Écoles et à l’occasion de corrections de concours blancs j’ai été extrêmement surpris par la faiblesse du niveau des candidats. Les causes de cette insuffisance sont sans doute multiples, liées au parcours de chacun des candidats mais il apparaît une sorte d’universalité dans la médiocrité. La majorité, la très grande majorité des candidats obtient une note inférieure à 10 sur 20 à l’épreuve de « connaissance de la langue », c’est-à-dire que nous relevons d’énormes lacunes des candidats en grammaire orthographe et vocabulaire. Face à une telle ampleur le profil du candidat ne peut pas à lui seul l’expliquer, sans doute y a-t-il quelque chose qui serait inhérent à l’enseignement de la langue et à la conception des contenus disciplinaires.

Lors des visites de classe que j’ai effectuées en tant qu’inspecteur, après de nombreuses années d’interruption de cette fonction, j’ai constaté deux choses : la complexité de la terminologie désormais utilisée pour enseigner la langue, notamment la grammaire, et l’éclatement de l’enseignement de la langue en pôles trop rarement associés : grammaire, rédaction, orthographe, vocabulaire.

Je ne traiterai pas de la complexité de la terminologie n’étant ni linguiste ni grammairien. Sans doute les spécialistes de ces deux disciplines nous expliqueraient qu’il s’agit là d’une évolution « naturelle » d’une science. Nous ne rappellerons pas ici les batailles parfois les querelles, à propos des réformes de l’orthographe, de la grammaire auxquelles s’ajoutent les batailles et les querelles entre didacticiens. Je me limiterai à relever que ces évolutions et ces réformes ont apporté à l’enseignement de la langue des éléments de complexité dont il n’avait nul besoin et qui ne m’apparaissent pas comme apportant une quelconque amélioration ou facilitation à la capacité de compréhension par les enfants.

 


 

Nous sommes bien loin du « sujet, verbe, complément » qui fut le lot commun de ce qu’apprirent les écrivains même les plus célèbres, les académiciens et les titulaires de prix Nobel. Toutefois, il faut bien accepter que la science évolue, mais à charge pour les spécialistes de ne pas confondre la science et l’enseignement scolaire de cette science ; le savoir qui vaut, en compréhension et en usage, pour un spécialiste ne peut pas être à l’identique celui qui sera dispensé aux élèves. Cette transition, cette transformation constitue l’objet de travail des didacticiens puis des concepteurs de directives pédagogiques et des programmes scolaires. Ainsi, si un enseignant doit posséder un savoir solide des disciplines dont il doit enseigner les bases, il n’en demeure pas moins qu’il n’est pas un spécialiste de ces disciplines.

Là, je vois un fossé entre l’enseignement que les enseignants ont reçu et la complexité de la connaissance de la langue qui est attendue qu’ils possèdent. Les gens de ma génération qui avaient fait des études (Brevet, Bacc…) conservaient pendant de nombreuses années la capacité à effectuer une analyse grammaticale minimum, et je ne parle ni de l’orthographe ni du vocabulaire, longtemps après avoir quitté l’école. Aujourd’hui, les candidats au concours et les étudiants que je fréquente se situent entre 22 ans et 40 ans et ont au moins une licence, et pour la majorité un MASTER, or rares sont ceux qui savent répondre correctement aux questions qui leur sont proposées. Que vont-ils enseigner ?

C’est là le deuxième point que je relevais lors de mes visites de classe. L’enseignement de la langue (du français) vit au rythme d’un incroyable éclatement : à un moment le vocabulaire, à un autre la grammaire et quelques fois l’orthographe. Au sujet de cette dernière il est surprenant de constater qu’au-delà des leçons dédiées elle n’est qu’exceptionnellement prise en compte, et cela et de plus en plus prégnant au fil de l’avancée dans le cursus scolaire, je me souviens d’une copie de philosophie (donc en classe de terminale) de 6 pages avec 35 erreurs d’orthographe dont aucune n’était relevée par le professeur. Enseigner la langue c’est enseigner un tout, un ensemble d’éléments cohérents autour d’un axe qui donne du sens à ce que l’on écrit ou dit. C’est ce que faisaient jadis les enseignants comme le montre l’image en début de cet article et le confirment les instructions pédagogiques de ce manuel édité en 1952 ou les conseils donnés en 1904 dans la revue « L’école et la famille ».

D’ailleurs faut-il « enseigner » la langue ou la pratiquer et, à l’occasion de cette pratique, introduire, amener et expliquer « les règles » et « les principes » ? Lorsqu’on écrit quelle merveilleuse occasion de pratiquer et d’apprendre la grammaire et l’orthographe, et d’enrichir son vocabulaire. L’enseignement actuel dichotomique et parcellisé de la langue ne permet pas à l’élève du faire du lien entre les choses et de concevoir la langue comme un tout unifié autour du sens au service de l’intention du dire, comme un tout porteur de la pensée exprimée. Il faut en finir avec un enseignement du « français » et des « maths » le matin puis on tourne la page ; on n’évoque plus ni l’un ni l’autre au cours des autres enseignements. Il faut surtout en finir avec un enseignement chronométré : une demi-heure de grammaire, un quart d’heure d’orthographe autour d’une dictée trop rarement corrigée en classe avec les élèves, avec l’élève. Comment avec de telles pratiques donner du sens à la discipline à moins de considérer que grammaire, vocabulaire et orthographe seraient, à l’école, des disciplines autonomes, comment leur donner un statut unificateur et comment penser l’erreur ? Pourquoi ne pas inviter les élèves à écrire ou à lire un texte puis de s’arrêter sur les erreurs ? Faute de cela on risque de reproduire cette situation d’un élève de CM1 que l’enseignant invitait à aller faire quelques exercices au fond de la classe avec d’autres élèves : à chaque élève ou groupe des exercices différents. De retour à sa place l’élève semblait désemparé ; lorsque je le questionnais : « qu’as-tu fait ? - Des exercices ? - Lesquels, pour quoi faire ? -Pour l’autodictée. » L’enseignant lui avait donné des exercices relatifs aux différentes formes du [a] ; a, as, à… Mais il ne réussissait pas à voir que cela avait affaire avec les multiples erreurs faites dans son autodictée. Si au lieu de faire une dictée vue comme une leçon on avait fait écrire, si au lieu de laisser l’élève en autocorrection on lui avait demandé d’écrire… et qu’à chaque erreur on se soit arrêté pour réfléchir et apprendre, l’enseignant n’aurait-il pas offert à l’élève une formidable occasion d’expérimenter la langue, évitant ainsi qu’un jour où on lui ferait remarquer une erreur orthographique dans un texte il ne nous réponde : « nous ne sommes pas en leçon de grammaire ! ».

 

A. Lyonnet, P. Besseige, Lecture et Langue française, ISTRA, 1952.


L’École et la Famille, 29°année, n°4, février 1904

 



 



lundi 25 mai 2020

Enseigner la laïcité : pistes de réflexion pour l’EMC.



La laïcité s’enseigne-t-elle et s’apprend-elle ? Ce sont deux questions fondamentales pour notre fonction enseignante qui renvoie au « faire » : que faire, quand le faire, comment le faire : questions d’autant plus essentielles que l’institution souhaite que soit mis en place un enseignement moral et civique. La mise en œuvre d’un tel enseignement qui n’est pas issu d’un corpus scientifique bordé, oblige chacun d’entre nous à se questionner sur son essence ; il ne peut pas n’être que la conséquence d’un accident pédagogique ou trop simplement une réponse docile à une injonction institutionnelle.

Nous pourrions débuter cette réflexion en questionnant les termes eux-mêmes. En tout premier lieu nous devrions nous interroger à propos de « est-ce que l’enseignement moral et civique est identique à enseigner la morale et l’instruction civique qui, elles, sont construites sur des corpus scientifiques aux frontières et aux démarches, fondamentales et didactiques, claires ». Mais, ici, je prendrai une entrée plus restreinte, loin de la philosophie, qui consistera à nous limiter à examiner un mot : laïcité, à travers une synthèse d’ouvrage : « la laïcité au quotidien » de Régis Debray et Didier Leschi[1].

La laïcité est un de ces mots vertueux comme les définissait Michel Cattla, de mots utilisés « à toutes les sauces » qui, de ce fait, perdent de leur saveur ; le sens et l’essence s’estompent voire deviennent contradictoires. Il m’apparaît cependant que concernant la laïcité, le sens n’a pas trop disparu, qu’en tous les cas il y a moins de sens différents qu’il n’y a de conduites dissemblables et disparates. Aussi, l’exergue à ce livre, attribuée à Un Républicain, est-elle intéressante comme entrée en matière : « Messieurs, vous êtes d’accord avec le mot. Êtes-vous d’accord avec la chose ? »

Ces phrases définissent bien le livre et en circonscrivent l’objectif : ni histoire, ni philosophie, ni même sociologie de la laïcité, l’ouvrage veut être un outil pratique comme l’écrivent clairement les auteurs en reprenant un extrait de la lettre que Jules Ferry adressa aux instituteurs : « peu de formules, peu d’abstractions, beaucoup d’exemples, et surtout d’exemples pris sur le vif de la réalité. »

Mis à part les six pages d’introduction qui posent quelques principes pour éclairer le discours qui va suivre, l’ouvrage se divise en 38 cas pratiques et concrets parmi lesquels, relevés aléatoirement : aumônerie, calendrier civil, cantine scolaire, édifices cultuels, foulard, injure et blasphème, liberté de l’art, politique et foi… après avoir rappelé que laïcité « n’est pas un mantra, un point d’honneur ni un prêchi-prêcha ; c’est avant tout une construction juridique fondée sur une exigence de la raison : l’égalité en droit de tous les êtres humains. », et que la laïcité « est un principe consubstantiel à la République, qui ne se réduit pas seulement au rapport de l’État et de l’Église. »

Dans le cadre d’un séminaire que je pilotais à l’ESENESR[2] pour le réseau des écoles de services public[3] intitulé, dans un premier temps, prévention du phénomène sectaire puis transformé en éthique et déontologie du fonctionnaire dans un État laïque et républicain, nous avions mis en évidence que les cadres des fonctions publiques qui assistaient à ce séminaire, s’ils étaient intéressés par tous les aspects de la laïcité, étaient surtout préoccupés par l’application dans leur quotidien professionnel du principe (juridique) de laïcité. Par exemple, comment doit réagir un cadre de santé lorsqu’il est confronté à une patiente qui refuse de se faire examiner par un médecin « homme », comment se positionner si le refus est le fait non de la patiente mais d’un tiers ? La situation en droit est la seule chose qui concerne le fonctionnaire dans l’exercice de sa mission. Voilà un des cas traités dans ce livre qui au-delà du dit, du juridique, amène le lecteur à réfléchir les situations à l’aune du principe supérieur inscrit dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme : le droit au respect de la dignité de chacun, et le droit à la liberté de pratiquer la religion de son choix ; ce que la Cour Européenne des Droits de l’Homme a repris dans une jurisprudence : « le droit à la jouissance paisible de la liberté de religion ». « Jouissance paisible » doit interroger chacun et doit entraîner à lire le droit à la lumière de ce qui dans chaque pays a été une métamorphose d’un culte (ou partie d’un culte) en culture, comme la crèche de Noël.

Ainsi, la volonté des auteurs est exprimée autour de 4 questions : « Quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Répondre à ces questions ponctuelles nous aidera, qui que nous soyons, élus, maires, religieux, responsables administratifs ou associatifs, simples citoyens, à mieux exercer une forme de cohabitation civilisée qui, si elle n’a pas de véritable répondant en Europe ni dans le monde, a une portée qui dépasse, et de loin, notre Hexagone. »

Mais, préalablement au « que faire », en puisant dans les situations présentées dans ce livre, ne devons-nous pas nous installer dans un « qu’en penser » de la laïcité ?





[1] La laïcité au quotidien, guide pratique, Gallimard, collection FOLIO.
[2] École où sont formés les personnels d’encadrement de l’Éducation nationale (inspecteurs, chefs d’établissement…).
[3] Où sont formés les cadres des fonctions publiques : commissaires de police, officiers de sapeurs-pompiers, cadres de santé, magistrats…

samedi 23 mai 2020

Regard sur la querelle des méthodes d’apprentissage de la lecture





Regrettons l’impossibilité de discuter du fond du problème, argumente de telle façon qu’il ne peut que générer des crispations chez les principaux acteurs de l’apprentissage de la lecture que sont, après les enfants, les enseignants. Nous pourrions penser que le choix d’une méthode de lecture pourrait être soutenu par une orientation politique quand on voit qu’un ministre de l’éducation nationale de droite fait interdire l’accès de l’école de formation des cadres de l’éducation nationale à un chercheur, en l’occurrence Roland Goigoux et réprimander un inspecteur, moi, parce qu’il avait signé une pétition de soutien à ce chercheur.
Laisser croire, comme certains l’ont fait, que la méthode globale ne serait le fait que des « forces de gauches » est une sottise car le tournant a été pris dans les années 1970, dans le cadre d’un vaste mouvement qui interrogeait à la fois les systèmes et les méthodes d’éducation, en France mais aussi dans de très nombreux pays. En outre, il ne me semble pas que le ministre qui signa les programmes de 1972 fut de gauche. Au-delà des interrogations sur les méthodes d’éducation et conséquemment sur celles d’apprentissage, à cette époque les pays occidentaux étaient confrontés à « l’échec scolaire » qui de problématiques scolaires se transforma en problème de politique publique. Si avant cette époque la société pouvait se satisfaire d’un nombre important d’enfants qui ne réussissaient pas bien à l’école, avec l’accès de tous au collège et l’augmentation du chômage conséquence entre autres du choc pétrolier la société n’était plus autorisée à envoyer dans la vie active des enfants peu lettrés. Ce qu’on oublie souvent d’écrire c’est que ce changement de méthode, mais ce fut bien plus que la seule méthode de lecture, voulait d’abord répondre au défi de la réduction de l’échec scolaire qui, de surcroît, touchait très majoritairement les enfants des classes sociales les moins favorisées, celles dont les enfants devenaient garçons de fermes, cantonniers, autant de métiers qui se raréfiaient. Du coup il n’est pas surprenant que ceux qui avaient inventé l’éducation populaire, rencontré ou mis au point d’autres approches éducatives aient voulu promouvoir des approches différentes d’organisation et de conduite de la classe et qu’ils se soient orientés vers les idées leaders à cette époque promues, entre autres, par Henri Wallon, Françoise Dolto, Jean Piaget et Ovide Decroly qui mettaient en avant l’enfant, son développement (physiologique et psychique) et sa capacité à s’émerveiller.
Ainsi, ils promurent une approche différente de la lecture et de son apprentissage, la méthode globale mais bien d’autres aussi qui s’adressaient à l’enfant dans sa globalité, dans son intelligence, dans sa créativité, dans sa curiosité. Sans doute ont-ils parfois trop stupidement dénoncé la méthode syllabique comme étant une méthode bêtifiante, qui en appelle plus aux ânonnements qu’à la compréhension ; mais en même temps ils n’ont jamais renoncé au déchiffrage et à une approche syllabique dans l’apprentissage de la lecture. La méthode globale voulait répondre à l’échec de certains élèves, bien plus nombreux que les 150 000 d’aujourd’hui cités par l’auteur (un chiffre dont il ne nous dit pas la provenance). Car certains élèves, de tout temps, ne réussissent pas à apprendre avec la méthode syllabique ; ainsi Nicolas Adam pensa en 1 787 que d’unifier l’apprentissage de la lecture et de l’écriture pouvait être une solution. Je n’irai pas jusqu’à écrire que l’inventeur de la méthode globale d’apprentissage de la lecture s’inspira des théories d’Adam, mais le fondement était semblable : apporter une aide aux enfants en difficulté, déficients intellectuels (pour reprendre une terminologie de l’époux) dont certains pouvaient être porteurs de pathologies qui entravaient les apprentissages ; tous ces enfants n’arrivaient pas à lire en utilisant les méthodes habituelles. Ainsi, Ovide Decroly, médecin, pédagogue et psychologue, a mis au point et expérimenté au début du 20° siècle un processus global d’apprentissage de la lecture et de l’écriture qu’il expérimenta avec des élèves en difficulté mais aussi avec des élèves « normaux ». La promotion de cette méthode fut le fruit d’au moins trois causes : la recherche en linguistique, l’évolution des connaissances en psychologie de l’enfant mais aussi l’émergence des sciences cognitives, et les démarches des mouvements de l’Éducation nouvelle en opposition à la tradition qui notons-le ne datent pas des années post 1 968 mais qui dès la fin du 19° siècle s’opposaient à la tradition et souhaitaient actualiser de méthodes pédagogiques d’un point de vue individualiste. Ils étaient en cela les héritiers de la Renaissance et des humanistes (Érasme, Cornélius, Montaigne, Rabelais) en voulant organiser la classe et les apprentissages en les recentrant sur les centres d’intérêt proche de l’enfant pour, disaient-ils, s’adresser à l’esprit d’exploration et de coopération qui existe chez l’enfant, c’est la période où l’école invente les activités d’éveil. Ils prônaient une éducation globale, accordant une importance égale aux différents domaines éducatifs : intellectuels, artistiques, physiques, manuels et sociaux.

C’est aussi cette histoire qu’il faut raconter si on veut qu’un débat serein puisse s’établir. Il faut aussi dire que si ceux-là se sont trompés, ont fait fausse route ce n’est ni à cause d’un militantisme borné ni en raison de je ne sais quel crétinisme mais peut-être simplement parce que la science de l’époque ne permettait pas de les détromper. Il n’empêche que si aujourd’hui la science, qu’elle soit « sociale », « humaine » ou « neuro », nous dit que la méthode syllabique serait meilleure que tout autre, elle ne nous dit toujours pas pourquoi elle ne fonctionnait pas jadis pour tellement d’enfants et pourquoi tellement d’enfants ont appris (dont sans doute l’auteur de l’article) avec d’autres méthodes que « la syllabique ». On ne peut pas dire que les autres méthodes sont nulles alors que la très grande majorité des élèves depuis 1970 ont appris avec elles et qu’aujourd’hui certains sont ingénieurs, polies, chercheurs… et même sociologues. Cela n’enlève rien à la valeur des découvertes des neurosciences sur l’importance de la découverte et de la construction de la liaison graphème-phonème, et donc du décryptage syllabique.

Mais surtout, opposer sans précautions oratoires, sans expliquer les fondements historiques des évolutions et des choix, c’est ne pas vouloir reconnaître une réalité bien connue de tous ceux qui ont enseigné : l’apprentissage c’est complexe et ça ne se limite pas à la physiologie, enseigner c’est tout aussi complexe. Ne pas reconnaître et surtout ne pas écrire cela, c’est d’une part méprisant et insultant pour les enseignants qui mettent tout leur cœur, toute leur énergie pour faire en sorte que les enfants, devenus élèves, aient accès aux apprentissages, et c’est scientifiquement faire une erreur qui consiste à ne fonder ses analyses, ses hypothèses et donc ses résultats que sur une variable là où elles sont multiples. Déjà à la fin des années 1990 deux chercheurs mandatés pour réfléchir à la réforme du système scolaire irlandais écrivaient dans leur rapport que les méthodologies des sciences sociales utilisées pour collecter les données sur les écoles ne peuvent jamais donner lieu à des résultats clairs et sans ambiguïté, tant les questions éducatives sont complexes.

Il n’y a pas de débat à avoir à propos des méthodes de lectures, il n’y a que des faits scientifiques à poser. Si effectivement le déchiffrage syllabique est fondamental il faut le dire simplement, plus modestement et plus humblement que ne le font certains neuroscientifiques à la mode, et il faut former les enseignants en conséquence. Mais cela ne suffit pas car savoir lire ne se limite pas à savoir décoder et bon nombre des élèves en difficulté de lecture à l’entrée au collège savent décoder mais ne savent pas lire par méconnaissance du sens des mots qu’ils lisent : alors ils hésitent, ont une lecture hachée… et si l’individu n’entretient pas sa compétence en lecture il la perd et devient un illettré.

Sur cette question des apprentissages, en lecture et pour d’autres choses, chacun gagnerait à se couvrir d’un manteau d’humilité et en cessant, comme c’est trop régulièrement le cas, de parler des choses sans les décontextualiser. Apprendre à lire ça ne se limite pas à un tunnel d’IRM ni même à une expérimentation sous la tutelle d’un chercheur. Apprendre à lire ou à compter c’est un face-à-face quotidien entre un enseignant et des élèves (le plus souvent entre 25 et 30) dans un contexte social et matériel particulier. Les enseignants, depuis des siècles, sont fatigués d’entendre ces « beaux messieurs » avec chapeau haut de forme et redingote leur donner des leçons avec arrogance, déjà aux 19° siècle on leur reprochait de ne pas utiliser les avancées de la science, mais que ces messieurs descendent de leur chaire et qu’ils viennent tous les jours seuls face aux élèves. Que les scientifiques expliquent et que, guidés par eux plus que sermonnés, les enseignants en déduisent leur pratique, il y a des instances pour les aider à transformer la science en pratique pélagique (le CETRQ au Québec, l’IFE anciennement INRP en France qui portait bien son nom : institut national de recherche pédagogique).



vendredi 22 mai 2020

Observons les élèves, avant tout…





Le numéro de juillet 2019 de la revue Sciences Humaines nous livre un article intéressant de Hugo ALBANDEA : « Parlez-vous english ? ». Dans ce court article le journaliste fait une synthèse d’un rapport du CNESCO (conseil national d’évaluation du système scolaire) dans lequel il est souligné que les élèves français n’ont qu’un niveau extrêmement médiocre en langue étrangère. Mais, « Le ton n’est pas alarmiste. D’abord, les auteurs rappellent que les élèves français ont progressé depuis les dernières enquêtes de 2004 et 2010. D’autre part, le travail des professeurs n’est pas remis en cause : ces derniers passent en moyenne une heure de plus par semaine que leurs collègues à préparer leur cours. » indique le journaliste.

L’enseignement des langues vivantes n’étant pas, ici, mon propos je n’en dirai que deux choses : l’extrême rareté des innovations pédagogiques dans cet enseignement, et son indigence dans le premier degré. La confrontation des enfants avec une langue étrangère à l’école maternelle, lieu d’appropriation du langage, est quasi inexistante, et à l’école élémentaire on relève une pauvreté de contenu, de temps consacré et bien sûr d’innovation pédagogique. Tout cela s’explique par un défaut de formation des enseignants du premier degré, et pour ce qui concerne l’innovation pédagogique par le manque de capacité des enseignants à innover accru par le poids de la double hiérarchie que constituent les pratiques – vraies ou supposées — d’inspection et les programmes scolaires encore trop injonctifs. Alors, dans ce contexte que veut dire « travailler plus » ?

D’après le CNESCO les professeurs de langue vivante consacreraient une heure de plus que leurs collègues à préparer leurs cours. Soit, mais est-ce une heure efficace ? Lorsque je recevais, en début d’année, les jeunes professeurs des écoles affectés dans la circonscription dont j’avais la charge je leur disais deux choses :
-          « Vous travaillez trop. »
-          « Être enseignant c’est comme être un funambule sur un fil sans balancier dans les mains. »

Parmi des élèves dans une classe (je préfère ça à « être face à des élèves »[1]) on ne sait jamais qu’elles vont être les réactions comportementales et d’apprentissage. Celui qui ose s’aventurer à affirmer qu’il sait comment les élèves vont recevoir et appréhender son discours pédagogique prend le risque d’ouvrir grand la porte à « l’échec scolaire ». Tout au plus peut-on savoir à l’aide de la didactique et de la psychologie comment les élèves appartenant à un cylindre central d’une courbe de Gauss vont réagir à cet apprentissage, mais qui connaît une telle courbe sait qu’il y a, de part et d’autre du cylindre central, des extrêmes dont on ne peut pas mesurer a priori l’attitude qu’ils auront.

Alors, l’enseignant doit préparer ses cours en tenant compte du « cylindre central » décrit par la didactique mais aussi en étant inventif pour mettre à la disposition des enfants « des écarts » des dispositifs différents d’entrée dans les apprentissages. Ces dispositifs différents seront novateurs ou pas, ce n’est pas là la question ; l’essentiel ce n’est pas la méthode mais l’adéquation entre la méthode et l’élève. L’essentiel en matière d’enseignement c’est d’être capable de mettre en œuvre une méthode qui permette à l’élève, dans son individualité, d’accéder à la connaissance. Jean-Jacques Rousseau écrivait qu’il n’y a pas de bonne et de mauvaise méthode, il n’y a que de bon et de mauvais maître, et cela me rappelle une anecdote du temps où j’étais « élève inspecteur ».

On nous avait envoyés visiter une classe de CM2 pour observer une leçon (maintenant on dit séance) de mathématiques. J’allais donc, en ce printemps 1995, rendre visite à un instituteur (ça se disait encore comme ça) dont je vis bien qu’il allait d’un pas vaillant vers une retraite proche. La classe dans laquelle il officiait avait un air d’image d’Épinal : cartes de géographie aux murs, frise des chiffres, affiches avec les tables de multiplication… et une estrade supportant un vieux bureau devant un tableau noir. Lui-même portait une blouse grise et tenait en mains une baguette dont il se servait pour montrer au tableau. En somme c’était une classe à l’ancienne, désuète mais tellement chaleureuse. La leçon portait sur la division, l’approche pédagogique était classique voire traditionnelle, à tel point que lorsque je narrai cette observation nos formateurs comme mes camarades me trouvèrent exagérément bienveillant avec un enseignant « ringard » et une méthode trop « ancienne ». Lorsque je dis comment j’avais félicité cet enseignant on me traita de laxiste.

Je veux bien être laxiste si cela consiste à féliciter celui qui fait apprendre aux élèves, à tous les élèves, à chacun des élèves. Dans cette classe c’était le cas où l’instituteur, sans rien enlever de son temps aux autres élèves, en passait beaucoup à côté de Léon qui semblait rencontrer énormément de difficultés. Lorsque j’interrogeais Léon à la suite de la leçon je vis qu’il avait compris, certes c’était incertain et hésitant mais l’instituteur ne manquerait pas de consolider l’édifice monté en commun (en communion) entre le maître et l’élève. Ce fut sur ce point que porta notre échange, pas sur la méthode.

On voit bien que si cet instituteur n’avait pas beaucoup travaillé à maîtriser les contenus d’enseignement et leur didactique, il n’aurait pas pu accompagner cet élève. Sans ce travail de préparation il n’aurait pas su trouver l’astuce pour différencier, mais en plus de son travail préalable à la séance il a mis en œuvre deux fondamentaux de l’acte d’enseigner : observer et oser.

Quand on enseigne il faut oser prendre des chemins de traverse, des routes disjointes de la voie centrale, des libertés pédagogiques qui font sortir d’une norme pédagogique ressassée par des ayatollahs de la pédagogie. Rousseau écrivait[2] : « Jeune instituteur, je vous prêche un art difficile, c’est de gouverner sans préceptes, et de tout faire en ne faisant rien. » C’est l’élève qui doit faire, le maître étant là pour le guider, l’encourager, le soutenir et lui fournir les matériaux nécessaires à l’apprentissage. Pour cela l’enseignant doit observer l’élève en action : comment apprend-il, quelles erreurs commet-il et pourquoi les commet-il. Là, je me souviens (j’étais encore instituteur) de cette élève de 4e de SEGPA dont les collègues disaient qu’elle ne comprenait pas les énoncés. Ils n’avaient pas observé qu’originaire d’un pays anglophone d’Afrique si elle maîtrisait bien le français à l’oral elle ne le lisait qu’imparfaitement. Je découvris, en discutant avec elle, qu’elle avait été scolarisée dans son pays d’origine mais que depuis son arrivée en France elle n’avait pas appris le français, si ca n’est en échangeant avec des camarades. Nous mîmes alors en place un dispositif d’aide, ce qui me valut une très belle lettre de remerciement… en anglais.

J’ai rencontré beaucoup d’enseignants dévoués qui s’échinent et s’acharnent à faire progresser ces élèves qui ne progressent pas. Quoi qu’il en soit de ces situations elles sont toujours vécues par les enseignants comme un échec. C’est un échec par rapport à eux-mêmes quelle que soit leur vision de la cause institutionnelle ou de compétence professionnelle ; du coup l’enseignant est aussi en difficulté (scolaire) comme l’écrivent Garcia et Olier[3] à propos des échecs des élèves dans l’apprentissage de la lecture : «… Les enseignants sont eux-mêmes placés [en échec] par le poids qu’exerce sur le présent des luttes pédagogiques passées et sans cesse réactivées […]. L’enquête que nous avons menée pendant 3 ans dans une école primaire éclaire ces difficultés : sans cesse célébré dans le discours comme ceux qui exercent « un métier difficile et essentiel », les enseignants sont livrés à eux-mêmes en ce qui concerne les appuis et le soutien qu’ils peuvent attendre de l’institution pour résoudre les problèmes qu’ils rencontrent. Mais ils sont aussi surencadrés par la prescription dans le domaine des démarches pédagogiques. »

Les enseignants sont libres dans leur classe, libres du choix de leur pédagogie, mais « ils ne sont considérés comme pouvant faire réussir les élèves que s’ils respectent un espace de possibles pédagogiques étroitement borné (normes), de sorte qu’ils ignorent ce qu’ils pourraient gagner – et les élèves aussi — à s’aventurer en dehors de ces bornes[4]. »

En matière d’enseignement, comme d’ailleurs dans bien d’autres situations, la norme ne doit être qu’indicative : elle répond à une moyenne, mais on doit s’en écarter en faveur des cas particuliers. Ce n’est, une fois encore, qu’en observant que l’on peut savoir comment et jusqu’où s’écarter de la norme.

Inutile donc de travailler plus, plus que les autres, si on ne prend pas en compte l’élève, l’état de ses savoirs et de ses compétences, sans doute aussi sa motivation et sa capacité à s’engager dans les apprentissages. Ce qui ramène à ma mémoire cette autre anecdote. Alors que j’exerçais des fonctions qui me tenaient éloigné des classes et des enseignants, le délégué des parents d’élèves de la classe de première dans laquelle était notre fils, vint me rencontrer pour me faire part du désarroi des parents en présence des résultats catastrophiques des élèves en mathématiques : la moyenne des notes de la classe ne dépassait jamais 8, elle descendait parfois à 4/20. Je pris donc rendez-vous avec le proviseur de ce lycée qui m’expliqua que la professeure était remarquable, professeure agrégée « elle faisait tout pour faire progresser les élèves ». Je me revois lui demander s’il connaissait le maniement des marionnettes à fil, quand on connaît on sait que si les fils ne sont pas attachés à la marionnette on n’obtient pas de mouvement. Dans cette classe, en mathématiques, visiblement les élèves présentaient de nombreuses et importantes lacunes. Or, en matière d’enseignement les lacunes sont comme autant de paires de ciseaux qui auraient coupé les fils rendant ainsi totalement inefficace le travail du marionnettiste. Si le marionnettiste n’a pas observé ses marionnettes il risque fort de s’escrimer en vain.

Si j’écrivais une fable je terminerais ainsi : rien ne sert de travailler beaucoup si on ne sait pas d’où on part, si donc on n’a pas observé les élèves avant de construire sa démarche pédagogique.




[1] L’expression « face aux élèves » donne l’image, et sans doute aussi le sens à la pratique pédagogique, d’une confrontation là où il ne doit y avoir qu’échange et partage.
[3] Garcia S. et Ollier A-C, Réapprendre à lire, 2017, Seuil.
[4] Ibd.

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